Monstrare Camp : Dampierre # 4
L’Ermite au blazer raisin, du 26 mars au 29 mai 2016
Centre d’art la Chapelle Jeanne d’Arc, rue du jeu de Paume, 79100 Thouars
Avec Émilien Adage, Xavier Antin, Maxime Bichon, Maxime Bondu, Simon Boudvin, Eléonore Cheneau, Mathilde Chénin, Laurence Descartes, Sarah Duby, Chloé Dugit-Gros, Francesco Finizio, Nikolas Fouré, Aurélie Godard, Julien Griffit, Bambou Govoretsky, Gaël Grivet, ÎLE/MER/FROID, Donovan le Coadou, Les Frères Chapuisat, Seulgi Lee, Bénédicte le Pimpec, Joëlle le Saux, Mathieu Loctin, Mayhoua Moua, Ceel Mogami de Haas, Benoît-Marie Moriceau, Thomas Mouillon, Pierre-Yves Morizur, Blaise Parmentier, Arnaud Pearl, Guillaume Pellay, Pascal Rivet, Guillaume Robert …
Après une première édition en 2012 avec le centre d’art de Neuchâtel, le Monstrare Camp : Dampierre est devenu un rendez-vous annuel, un moment de villégiature, d’échanges et d’expérimentations au sein du domaine primitif des grottes. Invité à collaborer avec le centre d’art de Thouars en 2016, le Monstrare Camp poursuit sa réflexion et propose une nouvelle articulation pour sa quatrième édition.
Un fort écho existe entre le centre d’art la Chapelle Jeanne d’Arc et l’ancienne carrière de Dampierre, outre leur matérialité – la pierre de tuffeau –, ces espaces entrent en résonance par une énergie sensible et la présence de forces telluriques. Afin de travailler sur ce lien et de partager cette expérience, le projet du camp propose d’établir une connexion par flux vidéo ininterrompu durant les deux mois d’exposition, depuis Dampierre vers le centre d’art.
Présenté sur quatre écrans au sous-sol de la chapelle, le flux vidéo s’offre en direct puis en différé de 2h, 4h et 6h. Des images sont aléatoirement extraites de ce flux et imprimées toutes les huit minutes dans la nef. D’autres documents sont sporadiquement envoyés depuis le camp par les participants et s’impriment alors sur papier saumon – s’insérant ensuite dans le flux des images automatiquement datées.
Les visiteurs sont invités à façonner des éditions à partir des images et dissipent ainsi l’archive de la quatrième édition du Monstrare camp.
L’âge d’or n’est pas dans le passé, il est dans l’avenir.
D’abord personne n’en voulait de la peinture de Signac, elle est restée dans son atelier, jusqu’à sa mort. Au Temps d’anarchie.
Le vignoble s’arrête net. Au nord-est du château, le plateau de tuffeau s’écroule en falaises, laisse le fleuve couler. Le troglodyte est habité. De la fumée s’échappe de la roche. Réseaux de cavités immenses et béantes, galeries enfouies plus profondément, tout est chez lui. Ils sont venus chez lui. Les ronces et les herbes folles ont mangé les terrasses. La ferraille, les carcasses de Buick, de Chevrolet, et les sommiers à mycélium s’entassent. Ils sont venus, les cous rouges, affublés de vestons et de chaussures trop grandes, ils s’activent, travaillent sans raison, se reposent sans motif, improvisent leur temps. Il ne pose pas de questions, ni sur le nom qu’on leur donne, ni sur les motivations de leur séjour. Dans la chapelle, plus loin, on trouve l’écho de ces formes, de ces paysages, de ces corps. Dans une tentative de transmission, une caméra solitaire enregistre ; un flux nous parvient, il s’offre en direct, et en une succession de légers différés, un, deux, trois, quatre fois, puis disparaît. Les images s’accumulent, éparpillées par ceux qui animent son corps, ermite au blazer raisin.